Votre logement est humide, présente des moisissures sur certains murs, votre escalier est déformé, l’installation électrique de l’appartement est dangereuse, l’équipement du chauffage n’est pas adéquat ? Cela veut probablement dire que votre logement n’est pas conforme aux exigences élémentaires en matière de sécurité, de salubrité ou d’habitabilité.
Attention à vérifier que vous n’êtes pas à l’origine de l’insalubrité !
Quand le logement n’est pas conforme, le locataire peut mettre en demeure son propriétaire d’effectuer les travaux nécessaires. Si le propriétaire n’effectue pas les travaux demandés, le locataire doit alors s’adresser au juge de paix.
Si un litige entre locataire et propriétaire porte sur la sécurité et/ou la salubrité du logement, le locataire dispose de plusieurs possibilités pour faire valoir ses droits.
Qui se charge des frais ? Locataire ou propriétaire ?
Qui dit insalubrité dit frais de remise aux normes ou de remplacement ou de réparation. Se pose alors la question de savoir qui prendra en charge ces différents frais.
D’une manière générale, le locataire est tenu d’effectuer les travaux d’entretien et les réparations locatives (qui ne sont pas occasionnées par la vétusté ou la force majeure). Il paie par exemple le détartrage et l’entretien annuel des chauffe-bains et boilers, le ramonage des cheminées, l’entretien et le remplissage des appareils de détartrage et adoucisseurs d’eau, le contrôle et l’entretien périodique des systèmes de chauffage…
Le bailleur effectue toutes les autres réparations, par exemple le remplacement d’une chaudière défectueuse, la réparation du toit… L’usure locative normale est considérée comme à sa charge. Il doit effectuer les réparations nécessaires à une utilisation normale des lieux loués.
Il faut savoir qu’à partir du 1er novembre 2024, comme en Wallonie, à Bruxelles aussi le preneur sera obligé de contracter une assurance incendie et dégât des eaux avant son entrée dans le logement sauf s’il y a eu un accord différent avec le bailleur.
Voici la liste très détaillée des frais à charge soit du bailleur, soit du locataire :
Qui est compétent en matière d’insalubrité du logement ?
En Région de Bruxelles Capitale
Chaque logement doit satisfaire à des conditions minimales d’hygiène, de sécurité et de confort. Il existe des critères d’insalubrité établis par la Région de Bruxelles-capitale et par les communes.
Règles régionales
Sécurité | Salubrité | Équipements élémentaires |
Stabilité du bâtimentÉlectricité
Gaz Chauffage Égouts |
HumiditéParasites
Éclairage Ventilation Surfaces minimales Hauteur des locaux Accès au logement |
Eau froideEau chaude
WC Installation électrique Chauffage Équipement de cuisine Détecteurs de fumée |
Source : https://logement.brussels/louer/droits-et-devoirs/exigences-minimales
Comment vérifier ces critères ?
A Bruxelles, la Direction de l’Inspection Régionale du Logement (DIRL) est en charge de recueillir les plaintes des locataires vivant dans des logements insalubres. Pour porter plainte, vous devez vous rendre au guichet de la DIRL (Place Saint-Lazare, 2 à 1035 Bruxelles) muni de préférence d’une copie de votre contrat de bail, d’une preuve de paiement des deux derniers mois de loyer et des coordonnées de votre propriétaire. Si la plainte est recevable, des inspecteurs viendront vérifier votre logement. En raison du nombre important de demandes, le délai moyen entre le dépôt de la plainte et la visite peut atteindre jusqu’à 4 mois.
Suite à cette visite, si des défauts ont bien été constatés dans le logement, une mise en demeure sera envoyée au bailleur afin qu’il fasse les travaux dans les 12 mois. Attention, si le logement présente des risques réels et sérieux pour la sécurité du locataire, il pourrait être interdit immédiatement à la location.
Les plaintes pour logement insalubre sont introduites en ligne à cette adresse : https://logement.brussels/formulaire-de-non-conformite/formulaire-de-non-conformite-form/
Un formulaire papier à imprimer est également disponible : https://logement.brussels/wp-content/uploads/2021/05/Formulaire-de-plainte-dinsalubrite-FR.pdf
En cas de question supplémentaire sur la procédure, un numéro de téléphone (0800/40.400) et un mail sont à votre disposition logement@sprb.brussels
Règles communales
La commune est compétente en matière de sécurité et de salubrité lorsque la sécurité publique est menacée. Le Bourgmestre peut, par arrêté, prendre des mesures urgentes : donner l’ordre au propriétaire d’effectuer les travaux nécessaires à la remise en état du bien loué dans un certain délai, faire évacuer le bâtiment. Il appartient au locataire de porter plainte auprès du Bourgmestre de la commune dans laquelle est situé le logement.
Par ailleurs à partir du 1er novembre 2024, il ne sera plus possible de proposer à la location des biens insalubres qui font l’objet d’une mise en demeure de réaliser des travaux de la part de la direction de l’Inspection régionale du logement. Cela ne concerne plus seulement les baux en cours mais aussi ceux qui ont pris fin. Si le bailleur déroge à cette règle, il pourra être condamné à payer le relogement du locataire.
En Région Wallonne
Règles régionales
Les critères minimaux de salubrité de la Région concernent :
- La stabilité ;
- L’étanchéité ;
- Les installations électriques et de gaz ;
- La ventilation ;
- L’éclairage naturel ;
- L’équipement sanitaire et l’installation de chauffage ;
- La structure et la dimension du logement ;
- La circulation au niveau du sol et des planchers ;
- Les caractéristiques intrinsèques du logement qui nuisent à la santé des occupants.
Source : https://www.wallonie.be/fr/demarches/introduire-une-demande-denquete-de-salubrite
Comment vérifier ces critères ?
- Au moment de la demande d’un permis de location, qui doit obligatoirement être demandé pour les petits logements (moins de 28 m2) et pour les logements collectifs ;
- Lors d’une enquête de salubrité. Elles sont menées par les agents du Département du Logement de la Région wallonne ou par des agents communaux des communes compétentes. S’il y a des mesures à prendre, ce n’est pas la Région qui s’en charge, mais le bourgmestre de la commune concernée.
Règles communales
Dans les cas graves ou lorsque le logement présente un danger pour la sécurité ou la santé des occupants, le locataire peut demander qu’une enquête de salubrité soit réalisée. Une visite du logement est alors effectuée par un enquêteur agréé (un agent communal ou, à défaut, un agent de l’administration wallonne du logement). Le bourgmestre de la commune où est situé le bien loué prend ensuite les mesures adéquates. Dans les cas les plus graves, le bourgmestre peut même interdire l’occupation du logement. En cas de problèmes de santé dus au mauvais état du logement, le locataire peut demander, par l’intermédiaire de son médecin traitant, une visite du logement par un service provincial d’analyse des milieux intérieurs (SAMI).
Que faire ? (Région de Bruxelles-Capitale et Région wallonne)
Essayer de trouver un accord à l’amiable avec le propriétaire.
Déposer plainte auprès du bourgmestre (règles communales). Cette procédure peut mener à un arrêté de non-habitabilité et donc à l’obligation de quitter le logement.
Demander une enquête de salubrité auprès de la Région de Bruxelles-Capitale ou de la Région Wallonne (suivre les règles régionales). Cette procédure peut mener à un arrêté non-habitabilité et donc à l’obligation de quitter le logement.
Déposer une requête en justice de paix. Le juge de paix va essayer de trouver des solutions alternatives, il peut :
- Exiger que des travaux soient effectués. Il est alors utile de demander que le juge de paix fixe une astreinte pour contraindre le propriétaire à faire lesdits travaux ;
- Diminuer le montant du loyer pendant les travaux ;
- Faire résilier le bail aux torts du propriétaire avec dommages et intérêts.
Ces services peuvent prendre différentes mesures qui ne sont pas sans conséquences sur votre propre situation : faire payer une amende administrative au propriétaire, mettre en demeure le propriétaire d’effectuer des travaux, interdire la mise en location du bien et donc ordonner la fermeture du logement. En cas de travaux importants ou d’interdiction de location, vous devriez quitter les lieux. En principe, un Fonds régional de solidarité devrait vous aider à vous reloger :
Pensez à toutes les conséquences possibles avant d’entamer ces démarches, mais faites respecter vos droits.
Voir aussi :
- Les procédures en cas de litige locataire-propriétaire
- L’expulsion d’un locataire
- Bureaux d’aide juridique
- Logement liens utiles
MAJ 2024
SI VOUS SOUHAITEZ POSER UNE QUESTION, VEUILLEZ PRECISER LA REGION DANS LAQUELLE VOUS RESIDEZ !
Bonjour, je suis locataire dans une maison social et le problème est que je n’ai plus de courant dans mon salon et quand on veut prendre sa douche on se fait électrocuté (je dois couper le général du compteur électrique pour ne pas avoir du courant dans l’eau), le responsable technique ne veux rien faire soit disant que c’est de ma faute hors que c’est une très vieille installation électrique, de plus j’ai énormément d’humidité et mon plancher du wc principal qui se trouve à l’étage est toujours trempé et qui a causé des problèmes (effondrement du plafond hall d’entrée), de plus il veut que je démonte un WC qui a été installé il y plus de 10 ans pour problème de santé et qui est au norme.
Vers qui puis-je me retourner.
Je vous en remercie d’avance.
Bonjour Olivier,
La situation que vous décrivez est très préoccupante, car elle touche à votre sécurité et à celle de votre logement. Voici les démarches que je vous conseille :
Tout d’abord, vous devez rédiger une lettre recommandée avec accusé de réception adressée à votre logement social. Dans cette lettre, expliquez clairement les problèmes : l’installation électrique défectueuse (risque d’électrocution), l’humidité excessive, le plafond effondré et le plancher du WC qui reste mouillé. Exigez une intervention urgente en précisant que ces problèmes relèvent de la responsabilité du propriétaire, car ils concernent la sécurité et la salubrité de votre logement.
Ensuite, je vous conseille de contacter le Bureau d’Aide Juridique (BAJ) https://www.bajbruxelles.be/ de votre région. Un avocat ou un conseiller juridique pourra vous aider gratuitement ou à moindre coût pour faire valoir vos droits et éventuellement entamer une procédure auprès du juge de paix.
Si la situation devient invivable, notamment si vous avez une famille ou des enfants, vous pouvez également demander un relogement temporaire. Pour cela, contactez le CPAS de votre commune, qui pourra vous accompagner dans cette démarche. Ils peuvent aussi intervenir pour vous aider à faire pression sur le propriétaire afin qu’il effectue les travaux nécessaires.
Enfin, vous pouvez aussi signaler les problèmes à l’Inspection du Logement de votre région https://www.wallonie.be/fr/demarches/introduire-une-demande-denquete-de-salubrite . Ils peuvent venir constater les infractions et obliger le propriétaire à agir.
Ces démarches sont importantes, car en tant que locataire, vous avez droit à un logement sûr et salubre. Si vous avez besoin d’aide pour rédiger la lettre ou pour d’autres démarches, n’hésitez pas à me le demander.
Bon courage à vous.
Infor Jeunes asbl
Chaussée de Louvain, 339
1030 Schaerbeek
02/733.11.93
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Avez-vous un ménage reconnu en soluble pour les problèmes de C2O et non d’électricité selon le propriétaire à laisser de côté lorsque le propriétaire au moment de faire les travaux ? Y a-t-il un moment étant donné que nous sommes en plein hiver ?
Bonjour, Umberto
La loi ne prévoit pas de délai fixe, étant donné que la longueur des travaux varie selon le devis.
Par contre, votre propriétaire doit immédiatement mettre les choses en route vu que l’insalubrité est reconnue : il doit faire établir des devis directement, en choisir un et demander aux ouvriers de commencer.
De votre côté, ne subissez pas : vous avez le droit de solliciter une réduction de loyer vu les nuisances actuelles et les travaux qui vont faire du bruit et de la poussière. Votre bailleur doit être clair su l’importance et l’envergure des travaux. Soyez aussi prudent pour le C02: faites installer des détecteurs immédiatement aux endroits stratégiques et si vous voyez que votre habitation est polluée, quittez les lieux en sollicitant un remboursement de vos frais de relogement temporaire.
Si le bailleur ne montre pas de volonté à faire démarrer les travaux, constatez ses manquements dans un courrier officiel et contactez la permanence spécialisée en droit du bail qui pourra vous accompagner pour une procédure judiciaire : https://ladds.be/nos-permanences-juridiques/
Bon courage et bien à vous,
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Nous vivons dans un studio à Mons avec pas mal d’humidité et la propriétaire sans fou et dis que c’est à nous de se débrouiller que tout est de notre faute que puis-je faire ?
Bonjour Oceane,
N’hésitez pas à mettre en demeure votre propriétaire de faire les travaux nécessaires. Donnez-lui, pour ce faire, un délai raisonnable (entre 8 et 15 jours maximum) https://www.lebonbail.be/modeles-de-documents/demande-du-locataire-pour-que-le-proprietaire-realise-des-travaux
S’il ne réagit pas, vous pouvez demander une enquête de salubrité :
Pour la Wallonie, vous devez vous rendre sur ce site : https://www.wallonie.be/fr/demarches/introduire-une-demande-denquete-de-salubrite
Si votre logement est déclaré insalubre, sachez que votre propriétaire devra tenir compte du rapport rédigé par les experts et que le bourgmestre de votre commune deviendra un interlocuteur central, capable de mettre une pression supplémentaire sur votre propriétaire.
Nous souhaitons attirer votre attention sur les conséquences d’une plainte reconnue fondée. Indépendamment de la situation dans laquelle se trouve le logement, en dehors des obligations de mise en conformité qui seront imposées au bailleur, une interdiction de mise en location immédiate ou pour travaux non réalisés par le bailleur pourrait être prononcée, ce qui vous permettrait de quitter les lieux avant 3 mois. Cette interdiction entraînera la fermeture du logement et donc le déménagement de ses occupants. Par ailleurs, une fois la procédure de plainte entamée, il n’est plus possible de l’arrêter, quel que soit le motif invoqué.
Bonne journée,
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