Qu’est-ce que la coopération au développement ?

Vous souhaitez vous investir dans un projet professionnel porteur de sens ? Parfaire votre formation, rechercher une expérience professionnelle intéressante à travers un projet solidaire concret ? La coopération au développement pourrait vous permettre de réaliser ces projets.

Coopération au développement : quelles origines et quelle évolution ?

La coopération au développement est apparue au sortir de la deuxième guerre mondiale, en fin de première vague de décolonisation. Il était considéré que les populations du Sud avaient à se « développer » et se « moderniser », car elles étaient en retard sur la civilisation occidentale.

Si les origines du secteur sont peu glorieuses, aujourd’hui, la coopération au développement a une approche plus respectueuse. Elle met davantage l’accent sur la notion de « coopération ». L’objectif global étant un partenariat Nord-Sud, construit autour de l’idée que le Nord aide le Sud à se renforcer dans certains secteurs, pour réduire les inégalités économiques et sociales. Il n’est plus question d’imposer une vision occidentale aux pays du Sud. Il s’agit de collaborer à l’élaboration d’un monde plus juste et plus égalitaire.

Ces partenariats sont mis en place principalement par le biais des organisations subsidiées par la coopération au développement (des Organisations Non-Gouvernementales ou ONG).

Travailler dans le secteur de la coopération au développement, c’est du sérieux ! La bonne volonté ne suffit pas. Le secteur s’est professionnalisé et est assez exigeant dans les profils recherchés. Les employeurs seront très regardants sur la qualification professionnelle et sur l’expérience de travail. De plus, partir comme coopérant se fait en général pour une durée assez longue et demande donc une grande préparation. Les candidatures auprès des ONG sont nombreuses. Pour être engagé comme coopérant, il convient donc de mettre tous les atouts de son côté, notamment par une bonne préparation et l’amélioration de son bagage avant de poser sa candidature.

Qu’est-ce que la coopération au développement en Belgique ?

La Loi relative à la coopération internationale belge du 19 mars 2013, mise à jour au 29 juin 2021 organise la coopération belge au développement. Les objectifs de la coopération internationale belge, ses stratégies, les différents types de coopération et les pays concernés y sont définis.

La mission de coopération belge au développement est réalisée par le Service public fédéral Affaires étrangères, Commerce extérieur et coopération au développement où se situe la DGD (Direction générale de la Coopération au développement et de l’aide humanitaire), organe officiel de la coopération belge au développement.
La DGD définit les programmes de coopération mais c’est Enabel qui les exécute. Enabel (Agence de développement de l’Etat Fédéral belge) est responsable de la mise en œuvre et de l’exécution de la coopération gouvernementale belge dans 14 pays partenaires.

Il y a différents types de coopération au développement avec différents critères : l’aspect « direct » de la coopération, c’est-à-dire d’Etat à Etat, ou « indirect » par l’intermédiaire d’une initiative autre que gouvernementale soutenue ou non par l’Etat :

  • Coopération gouvernementale ou bilatérale directe : D’Etat à Etat. Programmes ou projets dans un pays partenaire, financés par l’Etat belge, sur base d’une convention entre les deux pays.
  • Coopération multilatérale : Initiatives internationales. Programmes ou projets financés par l’Etat belge et exécutés par une organisation internationale et des contributions belges à des organisations internationales pour leurs programmes ou projets de développement.
  • Coopération non gouvernementale ou bilatérale indirecte : Certaines ASBL sont reconnues (« accréditées ») par le Ministre de la Coopération au Développement. L’accréditation est accordée aux organisations qui garantissent de dépenser les subsides octroyés par l’Etat belge, de manière responsable et efficace dans leurs programmes ou projets dans un pays partenaire. Il s’agit principalement d’ONG mais également de la coopération universitaire, d’institutions scientifiques, etc.
  • Le quatrième pilier est constitué des initiatives citoyennes.

La coopération au développement passe aussi par l’éducation en Belgique. L’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (ECMS) vise la compréhension globale des enjeux mondiaux, et à favoriser l’action citoyenne pour un monde plus juste, durable et solidaire., Les ONG sont les principales promotrices de l’ECMS.

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Le Programme Junior pour les 18-30 ans

Si vous avez maximum 30 ans et êtes intéressé par le secteur de la coopération au développement, alors vous pourriez prétendre au poste d’Expert Junior d’Enabel.

Le Programme Junior est un projet belge mis en œuvre par Enabel. Enabel est l’Agence de développement de l’Etat fédéral belge. Sa mission principale est de réaliser les priorités politiques de la coopération gouvernementale belge et de promouvoir un développement international durable.

Le Programme Junior offre l’opportunité aux jeunes talents aux profils divers et variés, de contribuer professionnellement à des projets de solidarité internationale. L’objectif étant que les jeunes envoyés développent de nouvelles compétences, mais également de leur donner le sens de l’engagement pour relever les défis des objectifs de développement durable.

Ce programme est ouvert à la fois aux jeunes de nationalité européenne, et aux jeunes résidents des 14 pays partenaires. Les informations ci-dessous ne concernent que les experts européens.

Conditions d’admission

Elles sont au nombre de cinq. Toutes doivent être remplies, sans exception.

  1. Être de nationalité belge ou ressortissant d’un autre Etat membre de l’Union européenne ou de la Suisse
  2. Être âgé de maximum 30 ans et ne plus être en obligation scolaire
  3. Pouvoir délivrer un extrait de casier judiciaire prouvant une bonne conduite selon les exigences de la fonction
  4. Avoir une connaissance suffisante (niveau A2) de la deuxième langue nationale en Belgique (Français ou Néerlandais)
  5. Être titulaire d’un diplôme de l’enseignement technique ou professionnel, de niveau Bachelier ou d’un Master délivré en Belgique ou reconnu équivalent par les autorités belges.

Type de contrat

Le contrat proposé est un contrat de travail de minimum un an et de maximum 2 ans.

Pour son Programme Junior, Enabel travaille en partenariat avec 28 ONG.

Le salaire mensuel est fixé par Enabel. En plus de la rémunération, Enable offre également d’autres avantages tel qu’un 13ème mois, un double pécule de vacances, une intervention dans les frais du logement, le paiement des cotisations d’affiliation à la Sécurité Sociale d’Outre-Mer, des assurances, un billet d’avion aller-retour par an, le paiement d’un équivalent des allocations familiales.

Cependant, le Programme Junior n’intervient pas dans le remboursement des frais liés à un partenaire ou aux enfants de l’Expert Junior.

Profils recherchés

Il est important de rappeler que travailler comme Expert Junior signifie participer au projet en tant que professionnel. Vous ne serez ni stagiaire, ni volontaire.

Ce contrat de travail s’exécutera au sein d’un des 14 pays partenaires (le Maroc, la Palestine, le Mali, le Sénégal, la Guinée, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin, la RD du Congo, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, la Tanzanie et le Mozambique).

Les fonctions d’Experts Junior peuvent être très variées. Vous pouvez prétendre à des postes dans le secteur des droits de l’homme, de l’architecture, de l’informatique ou encore de l’emploi et la formation. Vous pouvez trouver une liste non-exhaustive de profils sur la page du Programme Junior d’Enabel.

Les valeurs de la coopération au développement seront toujours au cœur de votre fonction, à savoir les valeurs de solidarité, d’égalité des genres, de lutte contre la pauvreté ou encore de protection de l’environnement.

Processus de sélection

Enabel organise deux vagues de recrutement par année. A chaque vague sont publiées une vingtaine d’offres d’emploi sur le site d’Enabel. Les publications restent visibles une dizaine de jours ouvrables. Il est possible de candidater à plusieurs postes à la fois.

La candidature se fait en déposant un dossier de candidature en ligne (CV à compléter sur le site internet, et lettre de motivation à annexer).

La sélection du candidat se déroule en cinq étapes éliminatoires (Screening des CV – Epreuve écrite – Epreuve orale en ligne – Epreuve orale en présentiel – Entretien avec l’équipe du projet partenaire). Les épreuves se déroulent en français ou en néerlandais. Durant ces épreuves, il sera important de démontrer vos compétences et vos motivations.

Une fois engagé, l’Expert Junior bénéficiera d’une formation obligatoire au début de sa prise de fonction, et d’un encadrement par un superviseur au quotidien.

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Les métiers de la coopération

Dans la coopération, vous travaillerez soit pour des ONG ou universités qui gèrent la coopération non-gouvernementale, soit pour des institutions nationales, européennes et internationales qui gèrent la coopération « institutionnelle », c’est-à-dire la coopération gouvernementale et multilatérale.

Certaines études comme celles d’ingénieur, d’économiste ou encore d’expert en gestion de budget, mènent plus facilement à la coopération. Celles de médecin (spécialisé ou généraliste), d’infirmier, de pharmacien, d’agronome, de nutritionniste, d’enseignant, de juriste, et les études en sciences politiques, de l’éducation, du travail, sont aussi fortement demandées. Connaître plusieurs langues est évidemment un atout important pour multiplier ses chances de travailler comme coopérant; En effet, la majorité des postes de coopérant sont en Amérique latine où il faut connaître l’espagnol, le portugais, en Afrique et en Asie où l’anglais est indispensable. Le français peut éventuellement être utile, sans oublier bien sûr les langues locales.

Par l’intermédiaire des ONG : coopération non-gouvernementale

Travailler comme coopérant à l’étranger par l’intermédiaire des ONG peut mener à différents métiers : l’enseignement, les métiers de la santé et de l’aide d’urgence, de la construction, de l’artisanat, de l’agriculture et secteur rural. Chaque projet est adapté aux besoins spécifiques des populations locales.
Certains types de métiers restent plus importants que d’autres (secteurs sciences de l’ingénieur, économiques, médicaux, sociaux, enseignement et formation, agriculture et économie) mais, peu à peu d’autres secteurs se développent comme l’environnement, l’égalité des genres, la démocratisation et les droits de l’homme.

Il existe plus de 80 ONG ou OSC Organisation de la Société Civile Accréditées en Belgique. Elles coordonnent l’envoi de personnes, le financement des partenaires, l’éducation au développement, l’offre de services. Les ONG agréées sont regroupées en 2 fédérations, l’une francophone (ACODEV), l’autre néerlandophone (NGO Federatie).

Par l’intermédiaire des institutions nationales,
européennes et internationales : coopération gouvernementale et multilatérale ou institutionnelle

Travailler dans la coopération est aussi possible dans d’autres secteurs :

Enabel – Agence de développement du gouvernement fédéral belge

Elle a l’exclusivité de l’exécution de la coopération entre gouvernements et délègue aux pays partenaires ou aux partenaires locaux. Enabel recrute régulièrement des « experts en coopération » qui pourront participer aux projets des pays partenaires par leurs compétences techniques et/ou par leurs qualités de gestionnaires de projets de coopération. Les profils demandés se concentrent principalement sur les domaines de l’infrastructure (ingénieurs civils, industriels, architectes…), la santé publique, l’éducation, l’agriculture (ingénieurs agronomes) et le développement institutionnel (économistes, sociologues…).
Enabel recrute régulièrement des experts internationaux pour les projets dans les pays partenaires, des consultants, des collaborateurs pour le siège de Bruxelles.

Enabel a aussi un Programme Junior, à destination des jeunes âgés de maximum 30 ans.

La Société belge d’investissement pour les pays en développement – BIO

BIO est une institution de financement du développement. Il s’agit de l’instrument belge de soutien au secteur privé dans les pays en développement.

Le SPF Affaires Etrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement

Propose différents types de fonctions :

Le recrutement est organisé par l’administration fédérale Travailler pour.

L’APEFE et la VVOB

Deux ASBL existent, l’une francophone et l’autre flamande : l’APEFE (Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger) et la VVOB soutenues par la DGD. Elles soutiennent le renforcement institutionnel d’institutions étatiques ou paraétatiques de pays en développement avec lesquelles elles ont conclu des conventions de coopération. Elles visent à un renforcement institutionnel, technique, administratif et de gestion d’institutions.

Coopération universitaire et scientifique

  • Coopération universitaire : les universités belges proposent et réalisent différents projets de coopération subsidiés par l’État belge à travers la DGD. Les universités francophones sont représentées par l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur) et les universités flamandes par le VLIR (Vlaamse Interuniversitaire Raad). Les étudiants universitaires de 2e et 3e cycles ont donc la possibilité de recevoir une bourse et de réaliser un travail de fin d’études ou un stage dans un pays en voie de développement.
  • Les bourses de WBI : la Fédération Wallonie-Bruxelles a des accords de coopération scientifiques avec différents pays, ceci permet d’offrir des aides à des chercheurs pour leur séjour à l’étranger. Des bourses sont aussi octroyées à des étudiants diplômés de l’enseignement supérieur, des chercheurs et des artistes.
  • L’Institut de médecine tropicale (IMT) coopère avec la DGD pour les formations en Belgique, la recherche en matière d’aide à la politique, la coopération au développement. L’IMT octroie des bourses aux personnes originaires de pays en voie de développement.
  • Le Musée royal d’Afrique centrale (MRAC) coopère avec la DGD qui finance la coopération scientifique avec les musées d’outre-mer.
  • L’Institut royal des sciences naturelles a signé une convention de coopération.

La Coopération européenne

La direction générale des Partenariats internationaux permet à la Commission européenne la mise en œuvre des instruments d’aide extérieure de la Commission.

La Commission européenne recherche des experts afin d’effectuer des missions d’assistance technique dans leurs domaines de spécialisation respectifs. Ces missions s’inscrivent dans des domaines variés, y compris pour la mise en œuvre d’opérations d’aide humanitaire/de sécurité alimentaire.

Agences des Nations-Unies

Les organisations partenaires de la coopération multilatérale reçoivent des budgets qui servent à financer l’ensemble des activités de l’organisation, sans affectation préalable à un projet ou à un programme particulier.

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Devenir coopérant : diplôme, recherche d’emploi et perspectives professionnelles

De nombreuses personnes souhaitent travailler dans la coopération au développement et recherchent un travail qui ait « du sens ». De nombreux belges sont partis comme coopérants en Afrique, en Amérique Latine et en Asie. La moyenne d’âge du coopérant se situe entre 30 et 40 ans. Les coopérants travaillent dans une dizaine de secteurs différents.

Les informations ci-dessous sont des informations générales. Il existe également un programme dédié aux jeunes de maximum 30 ans, dit Programme Junior, auquel nous avons consacré une page.

Quelles études ?

Pour travailler comme coopérant à l’étranger, il faut avoir des compétences et/ou des expériences professionnelles.
Certaines études ont la réputation, aujourd’hui, de mener plus facilement à la coopération comme celles d’ingénieurs, d’enseignants, d’économistes ou d’experts en gestion de budget ou en gestion énergétique et environnementale. Les études de médecin spécialisé ou généraliste, infirmier, kinésithérapeute, pharmacien, nutritionniste, agronome, d’éducateur, de juriste, sciences politiques, sciences de l’éducation, sciences du travail sont aussi fort demandées. Ces études ne garantissent évidemment pas à 100% le départ.

Il existe également des formations spécifiques à la matière de la coopération au développement, de type universitaire ou non-universitaire.

Connaître plusieurs langues est évidemment un atout important pour multiplier ses chances de travailler comme coopérant, en effet, la majorité des postes de coopérant sont en Amérique latine où il faut connaître l’espagnol, le portugais, en Afrique et en Asie où l’anglais est indispensable. Le français peut éventuellement être utile, sans oublier bien sûr les langues locales.

Un brevet de secouriste ou un brevet d’animateur sont aussi utiles en fonction du type de travail comme coopérant que vous souhaitez effectuer.
D’autres expériences peuvent apporter un plus à votre CV : l’habitude d’animer, de travailler en groupe, avoir construit et géré un projet quel qu’il soit…

Votre diplôme sera-t-il reconnu à l’étranger comme en Belgique ?

Le réseau européen NARIC permet d’avoir des informations sur les reconnaissances actuelles de votre diplôme en Europe, de même que dans quelques pays hors Europe et de trouver les organismes à l’étranger qui peuvent valider votre diplôme.

La recherche d’emploi

Quelles motivations, quels éléments pris en compte ?

Pour travailler comme coopérant, il ne suffit pas d’avoir une formation appropriée, il faut aussi être particulièrement motivé. Ce qui motive votre départ sera également extrêmement important dans le succès de votre candidature.
Travailler comme coopérant n’est pas toujours facile, les conditions de vie sur place peuvent être difficiles : pas d’électricité, pas d’eau courante, l’isolement, l’insécurité…Il faut être solide psychologiquement et physiquement.

Nous vous déconseillons d’annoncer comme motivations une envie de changement de vie, de rendre votre quotidien moins monotone, un besoin de vous éloigner de votre pays car vous avez eu une déception amicale, ou amoureuse.

Ce que les organisations recherchent, c’est avant tout que vous soyez un professionnel compétent, en quête d’une expérience en rapport avec vos études. Elles recherchent également des atouts tels que le sens du contact, un plaisir à vivre en groupe, une envie d’ouverture à d’autres cultures, une certaine facilité d’adaptation, les connaissances en langue.
Il faut montrer que vous effectuez une démarche cohérente dans votre vie professionnelle et personnelle.
Il est important de prendre en considération le fait que vous n’êtes pas tout seul, de nombreuses candidatures sont proposées aux ONG.

Certaines autres expériences peuvent aussi être prises en compte pour votre candidature : avoir été volontaire, avoir été volontaire dans le cadre du Corps européen de solidarité (Volontariat), avoir participé à un chantier international ou à un programme d’échange du BIJ, etc.

Comment organiser votre recherche ?

Votre recherche sera celle d’un emploi. Le parcours sera donc assez classique : envoi d’un curriculum vitae, recherche d’informations sur l’ONG avec laquelle vous souhaitez partir, sa stratégie et ses objectifs, entretiens de recrutement.
Vous avez aussi la possibilité d’élargir vos recherches des ONG belges vers les ONG étrangères, certains sites internet des ONG diffusent des offres d’emploi.
D’autres filières de coopération existent qui proposent des emplois : Enabel, l’Apefe qui propose des offres aux enseignants, les universités qui ont des projets de coopération. Au niveau international, il y a les volontaires des Nations Unies, les experts recrutés par la DGD. Il existe aussi des bureaux d’études privés qui exécutent en sous-traitance des projets de développement et qui n’engagent que des experts.

Quelles perspectives professionnelles?

Avant tout, il faut faire un choix à long terme concernant vos perspectives professionnelles.

Des formations universitaires menant à des diplômes spécifiques en coopération au développement existent.
Des cycles de formations courtes sont organisés pour mener une réflexion sur le développement, sur soi-même et son projet de départ, sur les caractéristiques politiques, économiques et sociologiques du Sud.
Des cycles « ici et ailleurs : que faire ? » sont proposés par Iteco pour permettre à chacun de se situer face aux réalités politiques, sociales, économiques et culturelles des sociétés du Nord et du Sud ; ainsi que de développer des capacités pour orienter son engagement dans la solidarité, ici et ailleurs.
Quinoa propose à toute personne de s’impliquer bénévolement dans des actions solidaires, en Amérique latine, en Afrique et en Asie, à travers ses projets internationaux. Il comprend bien sûr le séjour sur place, et également une phase préparatoire de plusieurs mois (rencontres, réunions, formations, ateliers), ainsi qu’un moment de débriefing – évaluation – retrouvailles au retour. Des séances d’information sont organisées régulièrement.

Pour connaître les formations du secteur, consultez la page suivante de l’Acodev.

Ensuite, vient le choix d’une ou de plusieurs ONG envoyant des coopérants à l’étranger, que vous pouvez apprendre à mieux connaître avant de prendre votre décision en participant à des activités qu’elles organisent, en visitant leurs sites, en devenant bénévole dans l’ONG. Lorsqu’on parle de la coopération au développement, on parle plutôt d’ONG de coopération au développement (ONGD).
En Belgique, une ASBL peut demander à être reconnue par le Ministre de la Coopération au Développement afin de pouvoir introduire des demandes de subsides sur le budget de la Coopération au développement. Depuis 2017, on parle « d’accréditation », il faut introduire une procédure pour la reconnaissance comme « Organisation de la Société Civile Accréditée ».

Vous participerez ensuite aux procédures de recrutement des ONG : envoi de votre CV, entretiens.
Si vous êtes engagé par une ONG, vous signerez une convention d’envoi avec l’ONG belge, un contrat de travail avec l’employeur/l’ONG dans le Sud.

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Coopérant jeune demandeur d’emploi

Vous êtes jeune demandeur d’emploi et vous voulez travailler dans un pays en voie de développement ?

Il est possible de devenir « Coopérant jeune demandeur d’emploi » (CJDE), dans le but d’avoir une première expérience professionnelle dans un pays en développement reconnu comme tel par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), durant 4 à 12 mois et de contribuer au développement du pays concerné.
Cette activité sera effectuée dans le cadre d’un projet ou d’un programme de coopération au développement proposé par une ONG accréditée (c’est-à-dire agréée par le Ministre de la Coopération au Développement) ou par Enabel.
Le chômeur effectuera un stage de coopération au développement dans le cadre d’un projet agréé en matière d’envoi dans un pays qui est reconnu par l’OCDE comme pays en voie de développement.

Il est bien question ici d’un stage, à ne pas confondre avec le Programme Junior d’Enabel, recrutant des travailleurs de moins de 31 ans, sous contrat de travail.

Régime spécifique aux chômeurs jeunes demandeurs d’emploi?

Partir en stage comme coopérant – jeune demandeur emploi est rendu possible par l’ONEM qui leur accorde certaines dispenses, afin qu’il puisse se faire une première expérience professionnelle dans un pays en développement, tout en continuant de bénéficier des allocations d’insertion professionnelle (Arrêté Royal du 25 novembre 1991, article 97, §2 – voir ARB-25111991, Màj  2 août 2024).

Pour obtenir la dispense auprès de l’ONEM, il faut être chômeur complet bénéficiant d’allocations d’insertion (voir les conditions d’octroi ci-dessous).

La dispense permettra notamment de :

  • pouvoir refuser un emploi proposé
  • de ne plus avoir l’obligation d’être disponible sur le marché de l’emploi
  • de ne plus être et rester inscrit comme demandeur d’emploi
  • de ne plus avoir de carte de contrôle
  • de ne pas devoir résider en Belgique pendant la période de dispense

La dispense est valable pour une période de minimum 4 mois et maximum 12 mois.

Conditions d’octroi

Le « coopérant – jeune demandeur d’emploi » est un jeune chômeur ayant droit aux allocations d’insertion, et partant en stage de coopération au développement dans le cadre d’un projet agréé en matière d’envoi dans un pays qui est reconnu par l’OCDE comme pays en voie de développement.

Le jeune doit donc être reconnu comme chômeur, et bénéficier d’allocations d’insertion professionnelle, après les études et un stage d’insertion professionnelle.

Comment demander cette dispense ?

Vous devez :

  • Vous devez demander à l’ONEM un formulaire de demande de dispense pour le coopérant jeune demandeur d’emploi. Le bureau de chômage y indiquera sa décision
  • Conclure une convention d’envoi pour un projet déterminé avec l’ONG choisie, reconnue
  • Vous présenter à votre organisme de paiement

Cela vous permettra de continuer à bénéficier des allocations d’insertion en étant dispensé des obligations citées ci-dessus pendant votre séjour à l’étranger.
Si la dispense est refusée, il est possible d’introduire un recours dans les 3 mois, devant le Tribunal du travail par requête écrite.

Quelles sont vos obligations pendant la dispense ?

Pendant la dispense, vous n’êtes pas autorisé à exercer une activité commerciale ou professionnelle autre que celle fixée dans le cadre du projet de développement.
Il faut, évidemment, que vous exerciez réellement l’activité pour laquelle vous avez reçu une dispense.
Par ailleurs, vous devez conserver votre domicile en Belgique pendant la durée de la dispense.
Les informations concernant les démarches à effectuer pour garder son domicile en Belgique se trouvent sur notre page « Situation administrative des coopérants ».

Quelles démarches devrez-vous faire à la fin de la dispense ?

  • Vous présenter à votre organisme de paiement qui vous donnera une autre carte de contrôle
  • Vous réinscrire comme demandeur d’emploi dans les 8 jours au service régional de l’emploi compétent

Si pour une raison quelconque, vous terminez prématurément votre activité, vous devez en informer le bureau de chômage par lettre recommandée.

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Situation administrative des coopérants

Partir du territoire engendre nécessairement des questionnements autour de la situation administrative des travailleurs engagés dans le cadre d’une mission de coopération. S’il existait jusqu’en 2017 un statut propre au coopérant, lui offrant avantages et garanties, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Il existe encore de rares règles spécifiques aux coopérants, mais ce sont surtout les ONG qui se sont coordonnées pour offrir une politique de travail décente et juste aux travailleurs de la coopération.. Nous faisons, ci-dessous, un tour d’horizon de la situation administrative du coopérant.

Modalités administrative avant le départ

Domicile

La règle générale est que les personnes qui partent travailler à l’étranger plus d’un an sont rayées des registres de population. Une absence de plus de 6 mois peut aussi donner lieu à une radiation. Cette règle n’est pas applicable aux travailleurs de la coopération au développement absents temporairement.

Si vous voulez garder votre domicile en Belgique

  • Vous devez avertir votre administration communale de votre départ en leur précisant que vous êtes envoyé comme coopérant à l’étranger par une ONG agréée par la Direction générale Coopération au développement (DGD). Vous pouvez être considéré comme « temporairement absent » et conserver votre inscription en Belgique (Arrêté Royal du 16 juillet 1992, art. 18, §3, 8°).
    Si vous restez domicilié en Belgique, vous aurez moins de formalités à accomplir à votre retour : les données d’état civil restent centralisées dans votre administration communale, les droits relatifs à la sécurité sociale belge sont applicables dès votre retour.
    Vous devrez, si possible, leur communiquer une adresse où votre courrier officiel pourra vous être envoyé.

Si vous ne voulez pas garder votre domicile en Belgique

  • Vous devez avertir votre administration communale de votre départ et du fait que vous n’avez plus de domicile en Belgique. Vous recevrez une attestation de radiation qui vous permettra de vous inscrire dans le registre de population de l’Ambassade belge ou du consulat belge compétent dans le pays où vous vous rendez. L’Ambassade ou le consulat offrent des services similaires à ceux des communes en Belgique. Vous y inscrire vous offrira des facilités dans vos démarches administratives (carte d’identité, passeport, nationalité…). Cela vous permettra également d’être inscrit sur les listes d’électeurs et de pouvoir voter lors des élections fédérales en Belgique. Si vous revenez en Belgique, il faudra évidemment vous réinscrire dans une administration communale.
  • Si vous n’avez pas fait votre déclaration avant votre départ, vous devrez le faire au consulat ou à l’Ambassade belge à l’étranger dans les 2 mois de votre arrivée. Ce sont ces services qui vont délivreront un certificat de radiation.

Procuration

Pensez à donner à quelqu’un de confiance une procuration, surtout si vous gardez votre domicile en Belgique. Cela peut être utile pour effectuer des démarches auprès de votre banque, vos déclarations fiscales ou encore les élections.

Pour certains actes, un document signé par le coopérant et la personne qui reçoit votre procuration est suffisant. Parfois, il faut une procuration universelle qui mandate celui qui la reçoit de faire tout acte utile pour le coopérant. Cette procuration peut être rédigée par le coopérant mais les signatures doivent être légalisées à l’administration communale du coopérant.

Passeport

Vous devrez vous munir d’un passeport avant votre départ d’une durée de validité de 5 ans.

La sécurité sociale

Quitter le territoire belge signifie théoriquement ne plus être soumis à son régime de sécurité sociale.

Toutefois, il existe des pratiques et règlementations permettant de combler, du moins partiellement, certains des avantages sociaux perdus en raison du déménagement.

Des informations complémentaires sur la sécurité sociale lorsqu’on quitte le territoire belge sont disponibles sur la page suivante : https://www.socialsecurity.be/CMS/fr/leaving_belgium/index.html.

Cette section ne traite que de la sécurité sociale. Pour plus d’informations sur le droit du travail applicable aux contrats du coopérant, voir « Pour qui travaillent les coopérants ? quel droit applicable ? »

La Sécurité Sociale d’Outre-Mer

La Sécurité Sociale d’Outre-Mer (SSOM) propose des assurances sociales aux expatriés qui y sont affiliés et qui travaillent dans des pays hors de l’Espace Economique Européen (EEE), de la Suisse et du Royaume-Uni. En pratique, s’affilier à la SSOM permet de continuer à bénéficier des avantages des assurances sociales belges, et d’y rester lié légalement.

Ainsi, la SSOM offre dans sa formule standard une protection proche de l’assurance soins de santé obligatoire en Belgique, à savoir une assurance pension, une assurance incapacité de travail-invalidité-maternité et une assurance différée de soins de santé. Il existe également des assurances complémentaires, telles qu’une assurance soins de santé, ou accident de travail.

Il est possible de s’y affilier directement en tant que particulier, mais dans la pratique, il arrive souvent que les ONG y soient affiliées pour offrir cette protection à tous ses travailleurs.

Plus d’informations sur le site de la SSOM .

Les allocations familiales

Les allocations familiales n’entrent ni dans le champ du droit du travail, ni dans le champ de la SSOM. En théorie, cet avantage est perdu. Mais en pratique, certaines ONG se sont accordées en interne pour octroyer une somme équivalente aux montants d’allocations familiales, primes de naissance ou d’adoption, à condition de leur fournir une attestation de fin de prise en charge délivrée par votre ancienne Caisse d’allocations familiales. Cependant, cette pratique est officieuse et n’a pas de caractère obligatoire. Il sera donc important de vérifier dans le contrat si cet avantage est prévu.

Avant de partir, il conviendra donc de prévenir votre Caisse d’allocations familiales. Théoriquement, si vous changez de domicile elle en sera avertie mais il est plus sûr de la prévenir dans tous les cas.

N.B. : Les informations énoncées ci-dessus sont d’application dans le cas des postes de coopérants accompagnés. Il existe également des postes « non-accompagnés », dans le cadre desquels la famille n’est pas autorisée à venir avec, et par conséquent, ne bénéficiera pas de ces avantages.

Le chômage

A la fin de votre contrat de travail, lorsque vous aurez à nouveau votre résidence en Belgique, vous pourrez introduire une demande d’allocations de chômage. Les heures travaillées à l’étranger pourront être comptabilisées par l’ONEM et donner droit à une allocation de chômage en Belgique à condition que vous ayez été affilié à la SSOM, et que vous ayez travaillé en Belgique pendant au moins un jour à la fin de la période d’expatriation dans le cadre d’un contrat de travail soumis à l’ONEM.
Il existe également un régime spécial pour les jeunes chômeurs demandeurs d’emploi, leur permettant de continuer à bénéficier.

Avantages divers

Il arrive que soient pris en charge par l’ONG les frais de déplacement, partie des frais scolaires des enfants autorisés à accompagner le coopérant, les assurances en cas d’accident ou de rapatriement, une indemnité d’expatriation, ou encore les frais liés au logement sur place.

Comme pour les allocations familiales, les ONG se sont accordées en interne pour octroyer ces avantages, mais ce n’est pas obligatoire. Il est important de prendre connaissance de votre contrat de travail, et de clarifier les points ci-dessus avec l’ONG avant votre départ.

Les impôts

En droit belge, il y a deux régimes d’imposition : l’impôt des personnes physiques et l’impôt des non-résidents.
L’imposition des revenus d’un coopérant est une matière complexe, renseignez-vous auprès de votre ONG afin de savoir de quel régime d’imposition vous dépendrez.

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